
16 décembre 2012
Que devons-nous faire?
Sur les bords du Jourdain, aux alentours de Jéricho, à quelques kilomètres de l’endroit où le cours d’eau finit sa course dans la mer Morte, Jean pratique le rite du baptême. Il n’est pas le seul à le faire. Le baptême s’inspire des ablutions et purifications préalables aux activités rituelles comme aux repas notamment. Mais il y a une différence notable : le baptême est une «super ablution» en étant une immersion complète dans l’eau en vue d’une conversion radicale. L’expérience spirituelle sous-jacente est de rompre avec le péché qui, dans le cadre de la foi judaïque, consiste à être infidèle à l’alliance avec Dieu en étant négligeant dans l’observance des préceptes de la Loi.
On comprend alors un peu mieux la demande : «Que devons-nous faire?» chez les personnes qui viennent se faire baptiser, notamment les collecteurs d’impôts et les soldats. Jean leur répond d’être droits, vrais et honnêtes dans l’exercice de leur fonction. La réponse a dû énoncer le même principe pour toute autre personne désireuse de se convertir.
«Que devons-nous faire?».C’est aussi notre question. La réponse nous vient de Jésus et de l’évangile. Je cite ici Michèle Clavier : « La conversion est affaire de confiance et d’amour, de relation et d’attachement à l’être aimé. Jésus n’abolit pas la Loi, il l’accomplit et énonce désormais un seul commandement, le commandement de l’amour. Baptisés dans son Esprit, nos sommes, à son exemple, capables d’aimer et c’est à cet amour que nous serons reconnus comme ses disciples. L’important, c’est d’aimer. L’urgent, c’est d’être dans la joie. Le plus précieux, c’est d’être heureux et généreux» (Chemin de Noël 2012, Éditions du Signe).
Aimer est plus difficile à faire que de tout simplement observer des préceptes qui sont toujours précis. Aimer c’est être créatif et aussi pro actif (pour prendre un terme moderne), car il faut inventer sa manière d’aimer au gré des situations souvent nouvelles et parfois inédites. Aimer, c’est exigeant car il fau être attentif aux personnes, accepter de se dépasser et d’aller au bout de soi-même en étant généreux/se de sa personne. On peut ressentir de la fatigue à force d’aimer, mais gare à l’épuisement.
Le 3e dimanche de l’Avent invite à la joie, celle que l’on ressent en faisant l’expérience de la foi qui est la rencontre du Christ. Puissions-nous ressentir la joie d’aimer qui est aussi la manifestation la plus concrète de la foi.
Yves Guillemette ptre.
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