
18 mars 2012
Quatrième dimanche de Carême
Voici que je me tiens à la porte et je frappe, si quelqu'un entend ma voix et qu'il m'ouvre, j'entrerai… … et je lui révélerai que Dieu est Amour
L’amour et la vie sont les biens les plus précieux que nous puissions posséder. Qui en douterait? Nous sommes faits pour la vie et nous la voudrions sans fin. Qui ne ressent pas un certain vertige lorsque l’idée de la mort effleure son esprit? Il suffit que la vie soit atteinte dans sa dignité et menacée par la maladie, et nous voilà bouleversés. Et avec la vie vient l’amour. Comment pourrait-il en être autrement? Aimer et vivre pleinement, éternellement : tel est le désir qui est ancré au plus profond de notre être. Ce désir ne peut jamais être réalisé par soi-même mais dans le cadre des relations interpersonnelles où l’on fait l’expérience du don de soi.
Si nous laissons le Christ entrer dans notre vie, en retour il nous fera entrer dans sa demeure avec le Père. Il va nous révéler que l’amour et la vie sont aussi les biens les plus précieux que Dieu nous communique en nous donnant son Fils Jésus : Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas mais il obtiendra la vie éternelle (Jean 3, 16). S’il est une affirmation qui condense l’ensemble de l’histoire des relations de Dieu avec les êtres humains, c’est bien celle-là. Ces quelques mots révèlent l’insondable mystère de l’amour de Dieu. Tout est dit, mais tout reste à vivre.
Cette affirmation exprime le cheminement spirituel de l’évangéliste Jean depuis le jour où il a fait la rencontre de Jésus. Durant trois ans il l’a accompagné, il l’a vu se faire proche des hommes, des femmes et des enfants, il l’a entendu parler de Dieu, son Père et notre Père, avec un amour passionné. Il a fait l’expérience d’une entrée progressive dans le mystère de Jésus, qu’il va par la suite partager avec les chrétiens et les chrétiennes du premier siècle et, de générations en générations, jusqu’à nous aujourd’hui. Jean a pu ainsi témoigner que, jour après jour, Jésus a fait don de sa vie par amour pour son Père et pour nous, jusqu’au don ultime sur la croix.
Nous sommes invités à fixer les yeux sur Jésus élevé sur cette croix, pour y contempler un amour plus fort que la mort. Dieu n’a pas d’autre façon d’être et d’agir que d’aimer. Dieu peut tout, mais il y une chose qu’il ne peut pas : c’est de ne pas aimer. Le don de son Fils, et le don que Jésus fait de sa vie, est la manifestation la plus achevée, la plus solide et authentique, la plus universelle qui soit de l’amour de Dieu. La personne de Jésus agit un peu comme un prisme qui décompose l’insondable mystère de l’amour de Dieu en de nombreux rayons lumineux qui éclairent notre vie: miséricorde, bonté, patience, tendresse, pardon,... Levons les yeux vers Jésus et contemplons l’Amour dans le silence de notre cœur.
Ayant dit tout cela, n’avons-nous pas le sentiment d’être écrasés par l’insuffisance de notre foi pour accueillir un don débordant de vie et d’amour? Mais c’est laissant cette vie et cet amour orienter notre existence que nous entrons progressivement dans la communion avec Dieu.
Yves Guillemette ptre
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