
Deuxième dimanche de Carême
«Voici que je me tiens à la porte et je frappe …si quelqu'un entend ma voix et qu'il ouvre…»
Depuis le début du Carême, nous nous imaginons être la maison à la porte de laquelle le Christ frappe. C’est à nous qu’il appartient d’ouvrir. Le Christ est prêt à attendre le temps qu’il faudra pour que la porte s’ouvre.
Si j’ouvre la porte au Christ, ma maison personnelle devient alors un espace de rencontre et de dialogue entre le Christ et moi. Le dialogue n’est possible que dans un rapport dynamique et réciproque d’écoute et de parole, sinon on a affaire à un dialogue de sourd. Dans la scène de la Transfiguration qu’on lit toujours le 2e dimanche de Carême, je vous invite à prêter attention à la déclaration du Père désignant Jésus: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le.»
Dans l’Exhortation apostolique Verbum Domini sur «la Parole de Dieu dans la vie de l’Église», qui rapporte les travaux des évêques réunis en Synode (en 2008), Benoît XVI écrit que Dieu s’est fait connaître aux humains pour instaurer un dialogue avec eux et en faire ses partenaires d’alliance. C’est en Jésus que Dieu nous donne sa Parole et qu’il converse avec nous. La Parole de Dieu ne se réduit pas à un livre biblique, à des mots, à un concept. La Parole de Dieu est d’abord et avant tout une Personne, un être vivant : Jésus, Parole faite chair venue habiter parmi nous. Telle est notre foi.
Quand on parcourt l’ensemble des Écritures, on découvre l’existence d’un dialogue incessant où Dieu et l’homme ont des choses à se dire et à écouter l’un de l’autre, l’un au sujet de l’autre. Écouter, c’est tendre l’oreille mais surtout son esprit et son cœur vers l’autre pour accueillir une parole qui se fait présence durable, pour accueillir également une présence qui se fait parole.
Parmi les lieux où peut s’instaurer un dialogue entre nous et Dieu, il y a en tout premier le matériau de notre expérience de vie. Jésus se présente à nous comme celui qui est venu pour que nous puissions avoir la vie en abondance (Jean 10, 10). À partir du témoignage que nous en livrent ses disciples dans les évangiles, n’hésitons pas à considérer Jésus comme celui qui apporte une ouverture à nos problèmes, une réponse à nos questions, un élargissement de nos valeurs et en même temps une satisfaction apportée à nos aspirations (cf. Exhortation Verbum Domini, no. 23).
En cette deuxième semaine de carême, je vous propose d’ouvrir au Christ qui frappe à votre porte et d’engager le dialogue avec lui. Écoutez-le d’abord vous dire quelle estime il a pour vous (puisque vous êtes de la famille du Père) et de quel amour le Père vous entoure. N’oubliez pas de partager avec lui ce qui constitue l’état actuel de votre vie. Il saura vous écouter et vous inspirer. Je vous souhaite une bonne rencontre.
Yves Guillemette ptre
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