L'amour fait toutes choses nouvelles

      Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres. (Jean 13, 33-35)

      Il est facile de parler d’amour et de se laisser parler d’amour. Mais il est beaucoup plus difficile d’aimer en posant des gestes concrets de bonté, de tendresse, de patience, de partage. Et dans certains cas, le geste sera exigeant, voire éprouvant, car l’amour appelle à «se déplier» au-delà de soi, à s’investir en faveur de l’autre, tout simplement pour son bien. Ce type d’amour est désigné par le mot grec agapè. C’est toujours cet amour que l’on entend de la bouche de Jésus et que l’on voit appliqué dans son agir. Cet amour a sa source en Dieu, car Dieu est Amour. Cette révélation est si importante que le pape émérite Benoît XVI y avait consacré sa première encyclique Dieu est amour.

      Il n’est donc pas surprenant que Jésus, au soir de la Cène, après avoir lavé les pieds de ses disciples médusés par ce geste, ai débuté son discours d’adieu en leur livrant un commandement : «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés». Placé en tête de son testament spirituel, ce commandement révèle l’essentiel du message et de la vie de Jésus, bref la conscience que Jésus a de son être et de sa mission.

      Dans le contexte de la dernière Cène, Jésus remet aux hommes et aux femmes qui choisiront d’être ses disciples la manière de vivre en tant que tel. L’obéissance à ce commandement de l’amour fraternel devient, dans le quotidien des relations et des activités humaines, l’autre manière de faire mémoire du don que Jésus a fait de sa vie, prolongeant ainsi la fraction du pain, sacrement de la vie partagé de Jésus.

      Le commandement «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés» possède une force révolutionnaire. Son application a la capacité de faire toutes choses nouvelles. On aurait beau le remiser dans le département des bonnes intentions, le négliger ou l’ignorer dans les conflits, c’est toujours à lui qu’il faut revenir si l’on veut que la vie ait un avenir.

Yves Guillemette ptre.