
23 juin 2013
Sans domicile fixe
Les exigences de Jésus ne sont pas insurmontables,
mais le suivre exige confiance et constance.
À partir du moment où il entreprend sa monté vers Jérusalem, Jésus ne connaîtra pas de domicile fixe. La maison de Pierre à Capharnaüm ne sera plus le lieu de rassemblement et d’intimité que Jésus et les apôtres devaient apprécier après une bonne journée de prédication. Ils devront désormais compter sur l’hospitalité des gens, sinon dormir à la belle étoile. C’est sans doute ce qui s’est produit le jour où un village de Samaritains a refusé de les accueillir.
La route est aussi un lieu où peuvent se produire des rencontres inattendues. Deux hommes s’offrent pour suivre Jésus; un troisième se fait interpeller. Mais les trois voient leur enthousiasme se refroidir devant les exigences posées par Jésus. Celui-ci n’oppose pas des obstacles insurmontables, mais il les invite seulement à bien réfléchir : suivre Jésus n’est pas affaire d’affectivité mais de volonté à suivre le même chemin que lui, ou à le suivre malgré les épreuves inévitables de la vie.
En revenant sur leur bonne volonté quelque peu empressée, ces hommes, de même que les Samaritains du fameux village, démontrent qu’ils étaient frappés du «syndrome» du domicile fixe. Que faut-il entendre par là? C’est le domicile fixe des principes religieux tellement stricts qu’ils engendrent l’intolérance et l’exclusion. C’est le domicile fixe des priorités érigées en absolu et fermées à toutes formes de dépassement, ou de la servitude dans laquelle l’appétit des biens matériels enferme les humains.
Jésus s’est montré libre vis-à-vis ces sortes de domicile fixe, sans toutefois rejeter les bons moments de la vie qu’il savait partager avec d’autres. Il sait en revanche que l’appel à le suivre, et devant lequel il laisse toujours les gens libres, comporte des exigences, en particulier l’abandon confiant devant le sens de la vie qu’il propose. Il sait aussi que notre vie chrétienne peut devenir trop sédentaire. Il faut alors avoir le courage de faire le point, redécouvrir les forces vives de l’Évangile et relancer notre marche.
Yves Guillemette ptre
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