
9 juin 2013
Signe avant-coureur de Pâques
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Jésus fait jaillir la vie là où la mort avait fait son œuvre. |
Un cortège funèbre se dirige vers le cimetière pour l’enterrement d’un défunt. Voilà une scène comme il en arrive des milliers chaque jour. Dans le récit évangélique de ce dimanche, la scène se passe dans le village galiléen de Naïm, mais il se produira tout un revirement de situation. Pour bien comprendre la portée de l’événement, il faut d’abord « voir » le récit que Luc met sous nos yeux.
Jésus se rendait dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule. Il arriva près de la porte de la ville au moment où l’ion transportait un mort pour l’enterrer; c’était un fils unique et sa mère était veuve. Une foule considérable accompagnait cette femme. (Luc 7, 11-12)
Il y a d’abord deux grandes foules qui se croisent : celle qui accompagne Jésus qui vient sans doute porter la Bonne Nouvelle aux villageois de Naïm, et l’autre qui accompagne la mère d’un jeune homme que l’on va porter en terre. Luc précise qu’il s’agit d’un fils unique et que sa mère est déjà veuve. Elle devait donc vivre, elle et son fils, sur le seuil de la pauvreté. Avec la mort de son fils unique en qui elle mettait tous ses espoirs et qui pouvait subvenir à ses besoins, c’est l’indigence qui l’attend à coup sûr. En effet, dans les sociétés antiques, comme on ne reconnaissait pas à la femme le statut de personne au sens du droit, celle-ci était donc destinée à vivre dans un rapport de dépendance, au pire de soumission, d’abord avec son père et par la suite avec son mari. On devine les sentiments de cette femme privée désormais de tout soutien : inquiétude, anxiété, détresse. On comprend ainsi pourquoi les premières communautés chrétiennes ont mis en place une organisation pour le soutien des veuves.
Mais voilà que Jésus, désigné par Luc comme le Seigneur, est saisi de pitié pour la mère du jeune homme. La mort et la vie vont se rencontrer à travers les deux fils uniques qui se croisent sur la route. Jésus, le Fils bien-aimé, fera jaillir la vie en relevant le jeune homme de la mort pour le redonner à sa mère. Dans la compassion de Jésus, on voit déjà poindre une première lueur de Pâques. La lumière jaillira au jour de la résurrection puisqu’en relevant de la mort son Fils unique, Dieu fera don à l’humanité de l’éternel Vivant. Nous vivons aujourd’hui dans la foi au Ressuscité et dans l’espérance que cette vie divine se déploie petit à petit dans les limites de notre vie terrestre.
Yves Guillemette ptre
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