
24 novembre 2013
Aujourd'hui pour toujours
C’est aujourd’hui, en la fête du Christ, Roi de l’Univers, que se termine l’Année de la foi qui avait commencé le 11 octobre 2012 pour le cinquantième anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II. En promulguant cette Année, le pape émérite Benoît XVI avait voulu que cette année soit «une invitation à une conversion authentique et renouvelée au Seigneur, unique Sauveur du monde». Et il ajoutait : «Dans le mystère de sa mort et de sa résurrection, Dieu a révélé en plénitude l’Amour qui sauve et qui appelle les hommes à se convertir par le pardon des péchés» (Lettre apostolique La porte de la foi, no. 6).
N’est-ce pas cet Amour qui se révèle dans le dépouillement et l’humiliation de Jésus crucifié? N’est-ce pas cet Amour sauveur qui fait irruption dans la vie du brigand crucifié à côté de Jésus? Alors que tout le monde se moque et nargue Jésus, un seul vit une démarche de conversion qui lui permettra, au-delà de toute espérance, d’accueillir l’aujourd’hui du salut : «Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis» (Luc 23, 43). C’est ce même «aujourd’hui» qui avait retenti dans la nuit de Bethléem : Aujourd’hui vous est né un sauveur…; dans la synagogue de Nazareth : Aujourd’hui s’accomplit cette parole des Écritures; et dans la maison de Zachée à Jéricho : Aujourd’hui est arrivé le salut pour cette maison.
Luc est l’évangéliste de l’aujourd’hui du salut, sans doute parce que lui-même a été saisi par l’actualité du message évangélique et interpellé par la qualité d’être de Jésus Christ. Il a certainement trouvé en Jésus la réponse à ses aspirations et à sa quête spirituelle. On ne vient pas à la foi et on ne vit pas dans la foi, si on n’est pas conscient d’être habité par un profond désir d’accomplissement de soi qui ne saurait être satisfait uniquement par des biens matériels. Heureux les hommes, heureuses les femmes qui, à la manière du condamné sauvé par le Crucifié, s’appuient sur la conscience de leur pauvreté intérieure et se tournent vers Dieu en espérant être recréés par son Amour.
Même si l’Année de la foi se termine aujourd’hui, notre pèlerinage de foi se poursuit toujours. Nous n’aurons jamais fini de grandir dans la foi en faisant l’expérience de la rencontre du Christ comme celle d’un amour reçu qui nous remplit de joie; une joie qui est comme le sentiment de goûter un moment à la plénitude, à l’éternité.
Yves Guillemette ptre curé
|