
3 novembre 2013
Réflexion des évêques du Québec sur le projet de loi C 52 sur l'euthanasie
Mgr Noël Simard, évêque de Valleyfield, et Mgr Pierre Morissette, évêque de Saint-Jérôme, ont récemment partagé à la Commission de la Santé et des services sociaux les inquiétudes des évêques du Québec devant le projet de loi C 52 actuellement débattu en Commission parlementaire pendant que l’on discute de la charte des valeurs. Voici quelques-unes des convictions des évêques.
«Nous comprenons l’impuissance qu’on peut ressentir devant une personne en fin de vie qui vit des souffrances, de l’inquiétude, de l’angoisse. Nous sommes sensibles à leur besoin de compassion, de soins d’accompagnement. Jésus s’est toujours fait proche des personnes souffrantes. Il n’était jamais indifférent devant la souffrance.
Ces dernières décennies, au Québec, nous avons fait des pas fort intéressants et prometteurs dans le domaine des soins palliatifs. Pourtant encore aujourd’hui, plus de la moitié de la population québécoise n’a pas accès aux soins palliatifs. À notre avis, c’est là qu’il faut vraiment investir nos ressources et nos énergies. Nous n’acceptons pas que l’injection létale ou autres moyens utilisés pour mettre fin à la vie d’un patient soient considérées comme un soin, pas plus qu’est acceptable l’acharnement thérapeutique.
Les Québécois et les Québécoises ont été au premier rang des gens qui ont lutté pour la vie, contre la mort, en particulier par leur opposition à la guerre et leur refus de la peine de mort.
Nous avons toujours compté sur nos médecins, nos infirmières et le personnel médical pour prendre soin de nous, de nos malades, pour soulager, pour soigner et pour guérir : jamais pour donner la mort.
Une véritable aide aux mourants, c’est mettre l’accent sur l’accompagnement non seulement des malades, mais aussi de leurs proches, de leurs familles qui vivent aussi de grandes souffrances quand ils voient s’achever lentement la vie d’une personne aimée. Ce débat arrive à un moment de notre histoire où le vieillissement de la population du Québec présente des défis de taille. Il sera nécessaire de donner toute la formation et tout l’appui nécessaires au personnel soignant qui œuvre en soins de fin de vie.
Voilà pourquoi nous sommes contre le projet de loi 52 sur l’euthanasie. »
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