
1er septembre 2013
Être disciple de Jésus, ça mérite réflexion!
Chaque jour, nous avons des décisions à prendre. Certaines font partie de la routine, comme se rendre au travail, faire les courses, préparer les repas et combien d’autres tâches quotidiennes ou hebdomadaires. D’autres, en revanche, revêtent une grande importance et exercent une influence sur l’ensemble de notre vie. Le choix d’une carrière, d’un engagement dans le mariage, la fondation d’une famille. Ces décisions ne sont jamais prises à la légère. Elles méritent réflexion. L’invitation de Jésus à devenir son disciple fait partie de ces choix qui exigent une réponse mûrement réfléchie.
Beaucoup de personnes font route avec Jésus que ce soit par choix, par curiosité ou par opportunisme, qui sait? Jésus saisit l’occasion de faire la vérité sur leur démarche et lance une invitation qui se révèle exigeante : Si quelqu’un vient à moi, sans me préférer à l’un de ses proches, il ne peut pas être mon disciple (Luc 14, 25-26). Et il ajoute comme si ce n’était pas assez : celui qui ne porte pas sa croix pour marcher derrière moi ne peut pas être mon disciple. Dans le texte grec de ce passage, on a un seul et même verbe que l’on a traduit par trois verbes différents : aller, venir, marcher, accompagnés de quelques prépositions qui ne sont pas anodines. Ainsi donc, on peut marcher avec Jésus, sans avoir toutefois l’intention de marcher vers lui parce que l’on a décidé de marcher derrière lui.
On peut acquérir un bon bagage de connaissances sur le personnage de Jésus sans pour autant s’engager à devenir disciple. Et même si je m’efforce de répondre à l’appel de Jésus, je dois être conscient que ce choix n’est jamais fait une fois pour toutes. En effet, ce choix implique la durée car il est indissociable de mon chemin de vie que je dois parcourir avec persévérance, en passant par des situations de vie et de mort que Jésus a lui-même connues. Jésus ne placerait-il pas la barre un peu trop haute, au risque de se trouver seul sur la route? Disons qu’il est plutôt réaliste. Il le montre par deux exemples faciles à comprendre : l’entrepreneur qui veut construire une tour et le roi qui veut partir en guerre. Dans les deux cas, la leçon est la même : il faut réfléchir avant d’agir, estimer ses ressources et sa capacité de rendre le projet à terme.
Ces attitudes valent aussi en matière de vie chrétienne. On peut se dire chrétien sans être pour autant un disciple de Jésus. Mais on peut aussi –et c’est ce qui est souhaitable– vivre sa foi avec le désir de progresser dans une manière de vivre qui s’enligne sur les valeurs évangéliques. On admet sans difficulté que cela exige de l’effort et de l’endurance, comme chez les personnes qui décident de garder la forme physique en faisant de l’exercice et en surveillant leur alimentation.
La foi fait de nous des êtres qui sont en cheminement et en croissance en suivant les pas de Jésus. Quand il nous demande de le faire avec tout le sérieux dont nous sommes capables, ne soyons pas découragés devant l’impossible. Considérons plutôt qu’il nous traite comme des adultes qui sont habités par le désir de se dépasser et la volonté de s’investir, en toute liberté et avec discernement, pour réaliser leur vie d’une façon bien originale, inspirée de l’Évangile de Jésus Christ.
Yves Guillemette ptre
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