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13 septembre 2015
Le moment de vérité
Pour vous, qui suis-je? En posant la question à ses disciples, Jésus prend le risque d’être reconnu pour ce qu’il est ou méconnu. C’est la transparence de sa relation au Père et l’autorité de sa parole qui passeront le test de la vérité.
Dans un premier temps, Jésus demande à ses disciples ce que les gens pensent de lui. Leur réponse reflète l’attente fébrile d’une intervention divine en faveur de son peuple. Jésus ressemble pour les uns à un Jean-Baptiste, pour d’autres à un prophète de la trempe d’Élie ou de Jérémie. Jésus est pris pour un autre, mais ce n’est pas tout à fait lui.
Dans un second temps, Jésus s’adresse personnellement à ses disciples et les oblige à se compromettre et à dévoiler la connaissance qu’ils ont acquise de lui après un certain temps de fréquentation. La réponse de Simon Pierre est franche: Tu es le Messie. Elle reflète la première proclamation de foi qui avait sans doute cours dans la communauté à laquelle appartient l’évangéliste.
La question s’adresse maintenant à nous et nous oblige à prendre la mesure de notre connaissance de Jésus. Qui est-il pour moi? Quelle est la profondeur ou la densité de ma relation avec le Christ Jésus? La réponse attendue ne doit pas seulement se limiter à un savoir, mais résulter surtout d’une connaissance acquise par une relation personnelle vécue dans la foi. Ce qui implique un cheminement ou une croissance dans l’expérience de la foi.
Il serait facile de dresser une liste des bonnes réponses à donner. Mais il est préférable que chacun et chacune pense à la relation de foi qu’il ou elle a développée avec le Christ. Est-il une présence vitale, indispensable, essentielle à ma vie quotidienne? Est-ce que je puise dans l’Évangile une sagesse, un savoir-faire dans l’art d’unifier ma vie autour du Christ? Est-ce que la foi au Christ me permet d’atteindre une cohérence entre mon amour pour Dieu et mon amour pour le prochain, comme le faisait remarquer saint Jean: Nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu lorsque nous aimons Dieu et que nous accomplissons ses commandements.
Si ce moment de vérité nous permet de stimuler notre désir d’approfondir notre relation avec le Christ, sa question n’aura pas été vaine. Développer cette relation personnelle et intime avec lui deviendra ainsi l’œuvre de toute notre vie.
Yves Guillemette ptre