
|
20 mars 2016
Du cercle de mort au cercle de vie
Des scribes et des pharisiens accourent vers Jésus. Ils ont mis la main au collet d’une femme prise en flagrant délit d’adultère. On les voit former un cercle de mort autour de cette femme qu’ils ont dû jeter au sol sans ménagement. Les accusateurs opposent l'autorité de la Loi à celle de Jésus: Moïse a dit..., toi que dis-tu? Une interprétation stricte de la Loi conduit nécessairement au jugement et à la condamnation. Jésus s'associera-t-il aux accusateurs et se ranger à leurs côtés sur la ligne du cercle de mort? Ou les désavouera-t-il? Rejettera-t-il la Loi et par le fait même la volonté divine? Encouragera-t-il la femme dans son péché? Dans un tel cas, il risque de se retrouver aux côtés de la femme au milieu du cercle de mort. Le récit crée un suspense. Tout le monde est en attente du jugement de Jésus.
Quel dilemme pour celui dont la mission est d’incarner la tendresse et la miséricorde de Dieu, comme il l’a si bien montré dans la parabole du père miséricordieux et du fils prodigue! Mais le cas de la femme adultère appartient cette fois à la dure réalité. Jésus révélera-t-il que l’amour de Dieu est vainqueur du mal en agissant avec puissance dans le cœur des êtres humains, pour qu’ils se convertissent et reprennent le chemin de la communion avec le Père?
Jésus ne craint pas ceux qui lui ont tendu un piège. Il accueille la femme adultère, sans toutefois se montrer complaisant face au péché. Il n’endosse pas la condamnation lancée par les scribes et les pharisiens, qui aurait enlevé à Dieu toute possibilité de pardonner. Jésus a plutôt choisi de confronter toutes les personnes à leur conscience, -y compris la femme adultère-, en les invitant à jeter un regard lucide sur leur relation avec Dieu, au lieu de jeter la pierre meurtrière. Jésus oblige chaque personne à reconnaître son péché. En se retirant un à un, les accusateurs brisent le cercle de mort qu’ils avaient formé, et laissent Jésus et la femme au milieu d’un cercle de vie où il invite la femme, remise elle aussi à sa conscience, à se convertir et à se montrer fidèle à Dieu. Le pardon divin anéantit le pouvoir destructeur du péché, fait renaître le pécheur repentant et crée en lui un cœur nouveau ardent à faire le bien.
Yves Guillemette ptre