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3 décembre 2017
Et si veiller, c’était persévérer?
Lorsque j’étais étudiant, j’ai eu un travail d’été comme préposé dans un centre d’accueil pour personnes âgées. Comme il se doit, c’est le chiffre de nuit qui était le moins désirable et le plus pénible. On a beau essayer de nous convaincre que c’est calme la nuit, à l’inverse du rythme harassant de la journée, on réalise que c’est justement la tranquillité de la nuit qui rend si ardu de persévérer dans l’effort de veiller, et qui rend si facile de céder au sommeil.
Le temps de l’Avent que nous débutons aujourd’hui est tout orienté vers le retour du Christ qui nous fera entrer dans la plénitude de l’amour divin. L’attitude à adopter est la vigilance: Jésus nous y invite avec insistance: Veillez de peur que venant à l’improviste le maître de maison ne vous trouve endormis. Je le dis à tous: Veillez! (cf. Marc 13, 35-36). Une petite curiosité: "veillez" se dit dans la langue grecque des évangiles gregoreite; d’où vient le prénom Grégoire.
Les chrétiens et chrétiennes que nous sommes devrions ajouter à notre prénom usuel celui de Grégoire pour garder éveillée notre conscience d’être des veilleurs du Jour du Seigneur. La principale qualité du veilleur est la persévérance. Persévérer dans la mise à jour de notre foi afin de ne pas tomber dans le sommeil de la routine. Persévérer dans l’indignation devant tout ce qui détruit la dignité humaine et s’engager en revanche à la promouvoir. Persévérer dans l’espérance envers et contre tout ce qui porterait à démissionner devant l’ampleur des menaces pesant sur l’avenir du monde. Dieu a besoin d’un peuple de Grégoire pour réaliser son projet d’achèvement de sa création.
Yves Guillemette ptre