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12 mai 2018
L’Évangile de Jésus Christ pour tous
La parution de ce Semainier paroissial couvre deux grandes fêtes : l’Ascension et la Pentecôte. D’un certain point de vue, on peut y voir la fin de la mission de Jésus d’une part, et le début de la mission des apôtres d’autre part. Apparemment ce point de vue correspond à nos catégories et à nos façons de faire. Mais il est réducteur et un peu trompeur. Nous avons la chance d’avoir l’évangéliste Luc qui a su démontrer la continuité de l’œuvre du salut.
Cette continuité concerne d’abord l’annonce de l’Évangile, qui est la bonne nouvelle de l’amour de Dieu pour l’humanité, un amour qui créée la communion entre les humains et avec Dieu. C’est une Bonne Nouvelle qui est incarnée par Jésus. Puis il y a le moteur ou l’acteur de la communication de cet Évangile : c’est l’Esprit Saint. Cet Esprit repose sur Jésus, tel que professé à la synagogue de Nazareth : L’Esprit de Dieu est sur moi parce qu’il m’a conféré l’onction pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres… proclamer une année de grâce par le Seigneur (Luc 4, 18-19; Isaïe 61, 1). Ce même Esprit tombera sur les apôtres le jour de la Pentecôte et leur donnera du souffle pour continuer l’annonce de la Bonne Nouvelle à tous les humains de toutes les nations. La seule différence –qui n’en est pas vraiment une–, c’est que dorénavant la Bonne Nouvelle est une personne : Jésus Christ ressuscité. En somme, il y a continuité de l’Évangile, continuité de l’action de l’Esprit Saint.
La Joie de l’Évangile
Quand on compare les origines de l’Église telles que racontées par Luc dans les Actes des apôtres, avec l’état actuel de l’Église catholique romaine en Occident, et plus particulièrement au Québec, on a l’impression que l’Esprit Saint manque de souffle. Je ne crois pas que ce soit l’Esprit Saint qui manque de souffle. L’essoufflement se trouve plutôt du côté des catholiques eux-mêmes. Il ne s’agit pas ici de se livrer à un exercice d’introspection culpabilisante, mais à prendre la mesure de notre léthargie, ou de notre manque d’ardeur et de vigueur à vivre en Église. Le phénomène s’était produit très tôt dans la jeune église.
Comme dans bien d’autres domaines de la vie en société, beaucoup de catholiques sont devenus des consommateurs de services… sacramentels. Ils ont été entrainés à cela par une certaine tradition cléricale. Nous avons une conversion à vivre en tant que baptisés: tous et toutes devenir les artisans de la vie en Église. Le pape François ne cesse de demander de redécouvrir la joie de l’Évangile. Je crois que le christianisme attire encore, en particulier des jeunes et des chercheurs de sens. Mais il arrive trop souvent que ces gens ne se sentent pas interpellés par la lourdeur du langage de l’Église qui l’emporte sur le dynamisme de l’Évangile. Là aussi il y a des conversions à vivre.
En cette fête de la Pentecôte, ne soyons pas pessimistes. Soyons plutôt réalistes, et laissons-nous habiter par un optimiste aux couleurs de l’Esprit Saint. J’aurai l’occasion de continuer ma réflexion d’ici quelques semaines, probablement à l’occasion de l’anniversaire de la dédicace de notre église, le 10 juin prochain. D’ici-là je vous souhaite une joyeuse Pentecôte.
Yves Guillemette ptre curé