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5 mars 2023
Jésus, dans la lumière de Dieu

Chapelle abbatiale,
Saint-Benoît-du-Lac
Certains événements font apparaître des personnes sous leur vrai jour. C’est souvent dans l’adversité, face aux difficultés de la vie telles une maladie, une perte d’emploi, la perte d’un proche, qu’une personne doit faire preuve de sa force de caractère, des valeurs qui charpentent sa vie, de sa foi si elle existe. Comme on le dit familièrement, on sait à ce moment-là de quelle étoffe est faite telle personne. Mais il arrive aussi que certaines situations mettent en pleine lumière des aspects peu reluisants de la vie d’un individu, qui auraient gagné à rester cachés.
La transfiguration n’arrive pas à l’improviste dans le déroulement de la vie de Jésus. Voyons brièvement le contexte immédiat du récit. Auparavant, il y a eu la profession de foi de Pierre en réponse à la question de Jésus : « pour vous qui suis-je? », puis la première annonce de la Passion, l’invitation à considérer le sérieux des conditions pour suivre Jésus comme le détachement de soi et la communion à ses souffrances. À la suite de la transfiguration, Jésus fait une deuxième annonce de sa Passion. On voit donc pointer des heures sombres à l’horizon. Les apôtres auront besoin d’encouragement et de force intérieure pour affronter le scandale de la passion et de la mort de Jésus. C’est ainsi que le Père lève le voile sur l’identité de Jésus à trois d’entre eux : Pierre, Jacques et Jean. Ils deviennent alors témoins de la communion de Jésus avec le Père.
Le récit de la Transfiguration remplit la fonction de révéler Jésus sous son vrai jour, l’espace d’un moment d’intense lumière sur son identité profonde. Dans son premier livre Jésus de Nazareth, Joseph Ratzinger (Benoît XVI) écrit à ce sujet : « La Transfiguration est un événement de prière. Ce qui devient visible, c’est ce qui se passe quand Jésus parle avec le Père, l’intime unité de son être avec Dieu, qui devient pure lumière. Dans son union avec le Père, Jésus est lui-même lumière de lumière. Ce qu’il est au plus intime de lui-même et ce que Pierre avait tenté de dire dans sa confession de foi, tout cela devient même, à cet instant, perceptible par les sens : l’être de Jésus dans la lumière de Dieu, son propre être-lumière en tant que Fils ».
Seigneur Jésus,
au moment d’entreprendre la route
qui te conduit à Jérusalem, la ville sainte,
tu convies Pierre, Jacques et Jean
à être les témoins de ton union avec le Père,
et à contempler ton visage dans le rayonnement
de la gloire de Dieu.
Tu les introduis dans la lumière
que Moïse et Élie avaient jadis entrevue.
En levant le voile sur ta destinée de serviteur,
tu as révèles à tes disciples
que les croyants ne sont pas à l’abri de la souffrance,
mais qu’ils peuvent l’affronter dans la lumière de la résurrection.
Lorsque le chemin me conduit à des sommets
dans mon expérience spirituelle,
que la lumière de la résurrection fasse croître ma joie de croire en toi.
Lorsque que le chemin se fait sinueux
à cause de mes doutes,
ou escarpé à cause de certains efforts à fournir pour me dépasser,
que la lumière de la résurrection fortifie ma marche.
Lorsque le chemin me cause des inquiétudes
ou m’oblige à des changements d’orientation,
que la lumière de la résurrection éclaire ma route.
Lorsque le chemin m’entraîne sur la pente
de mes déceptions ou de mes échecs,
que la lumière de la résurrection me fasse renaître à l’espérance.
Quelles que soient les conditions du chemin,
que la lumière de la résurrection transfigure la route de ma vie.
Yves Guillemette ptre